3 min de lecture 20 oct. 22
Jusqu’à une date encore récente, les économies occidentales étaient caractérisées par une inflation et des taux d’intérêt historiquement bas. En effet, les politiques accommodantes des banques centrales, la mondialisation et l’innovation technologique étaient autant de facteurs qui jouaient alors un rôle essentiel dans la création d’un environnement économique exceptionnellement favorable.
Il se peut que l’inflation plus élevée d’aujourd’hui ne soit que la conséquence passagère des politiques budgétaires et monétaires adoptées en réponse à la pandémie de Covid-19. Toutefois, il se peut tout autant que nous entrions dans une nouvelle ère dans laquelle certaines des forces structurelles ayant contribué à contenir l’inflation mondiale après la crise financière mondiale de 2008 ne soient plus d’actualité.
Pour de nombreux investisseurs, cela implique de devoir s’adapter à l’éventuelle fin d’un cycle haussier de plusieurs décennies sur les marchés obligataires. Les obligations constituent une partie essentielle de nombreux portefeuilles et sont généralement censées offrir une volatilité des cours inférieure à celle des actions et un revenu réel positif grâce à leurs paiements d’intérêt réguliers, appelés coupons.
Toutefois, lorsque les taux d’intérêt augmentent, mais qu’ils sont encore nettement négatifs après prise en compte de l’inflation, les obligations classiques peinent à remplir l’un ou l’autre de ces objectifs.
Chercher ailleurs une protection contre l’inflation implique de devoir faire des compromis. Les investissements qui ont historiquement battu l’inflation sur le long terme, comme l’immobilier et les actions, peuvent être illiquides ou volatils et leurs valorisations peuvent, à court terme, être exposées aux mêmes pressions liées au taux d’actualisation que les obligations traditionnelles.
Nous sommes convaincus qu’une partie de la stratégie d’un investisseur en vue de naviguer entre les écueils de ce nouvel environnement - ou, plutôt, de ce retour à la normale - devrait donc consister à diversifier son allocation obligataire. Il n’existe pas de recette miracle. Mais, selon nous, les obligations à haut rendement à taux variable (à savoir, les obligations d’entreprises à taux variable dont la notation est inférieure à « investment grade ») figurent au nombre des possibles solutions pour les investisseurs adoptant une approche fondée sur un éventail plus large de titres obligataires afin de bénéficier d’une certaine protection contre l’inflation.
Les obligations à haut rendement à taux variable offrent des coupons réguliers à taux variable. Ce faisant, le revenu reçu par les investisseurs augmente ou diminue parallèlement aux taux d’intérêt du marché (généralement un taux de référence au comptant tel que le SONIA, l’EURIBOR ou le SOFR[1]) et le coupon de l’obligation est habituellement révisé tous les trois mois. Contrairement aux obligations à taux fixe, qui constituent la majorité de l’univers international des obligations d’État et d’entreprises, cela signifie que le rendement d’une obligation à haut rendement à taux variable peut augmenter sans que le prix de ladite obligation ne baisse - en d’autres termes, elle ne présente pour ainsi dire aucun risque de duration. (La duration mesure la sensibilité du prix d’une obligation aux variations des taux d’intérêt ; elle représente essentiellement le nombre d’années nécessaires pour que l’investisseur reçoive le prix actuel de l’obligation à partir de tous les flux financiers de celle-ci).
À titre d’illustration uniquement. Dans l’hypothèse d’une absence d’évolution du spread de crédit.
Source : M&G, septembre 2022
Élément important, les cours des obligations à haut rendement à taux variable n’intègrent généralement pas les prévisions à moyen ou long terme à l’égard des taux d’intérêt compte tenu de leur lien direct avec les taux au comptant en vigueur. Si les marchés des obligations d’État et d’entreprises (à taux fixe) classiques anticipent depuis un certain temps une future hausse des taux d’intérêt, ce n’est toutefois pas le cas des obligations à haut rendement à taux variable. Ce faisant, tant que les taux d’intérêt devraient continuer d’augmenter, les coupons des obligations à haut rendement à taux variable devraient également augmenter. Les investisseurs n’ont ainsi nullement à se soucier de devoir essayer de déterminer un point d’entrée idéal afin de bénéficier de rendements attractifs.
Les revenus réels que les investisseurs perçoivent des obligations à haut rendement à taux variable sont en outre protégés par les rendements plus élevés que ces obligations offrent normalement par rapport aux obligations d’entreprises ou d’État « investment grade ». Cela s’explique par le fait que les obligations à haut rendement s’accompagnent d’un plus grand risque de crédit qui doit être soigneusement identifié et géré. Par conséquent, le rendement potentiel d’une obligation à haut rendement se doit de rémunérer davantage un investisseur pour le risque supplémentaire pris.
Selon nous, les obligations à haut rendement à taux variable offrent plusieurs protections avantageuses par rapport à l’univers international plus large des obligations à haut rendement (à taux fixe). La première est qu’une proportion plus élevée de l’univers d’investissement est constituée de dette senior, signifiant ainsi que les détenteurs d’obligations ont la priorité sur les autres détenteurs de titres de dette en cas de défaut, tandis que des actifs spécifiques de la société sont protégés pour aider à recouvrer toute perte potentielle.
C’est pourquoi nous préférons normalement investir dans ces titres plutôt que dans leurs équivalents non garantis ou junior (également appelés « subordonnés »), et en particulier dans des obligations d’entreprises richement dotées en actifs compte tenu de taux de recouvrement historiquement plus élevés[1].
Les informations présentées peuvent évoluer et ne garantissent pas les performances futures.
Source : M&G, recherche Moody’s, indices ICE Bank of America, au 30 septembre 2022.
Les risques baissiers peuvent également être atténués grâce à une gestion active. Cela peut supposer de réduire ou d’éviter l’exposition à des sociétés cycliques (leurs bénéfices augmentent et diminuent sous l’effet de la croissance ou du ralentissement de l’économie) ou qui sont moins à même de répercuter les coûts liés à une accélération de l’inflation sur leurs clients, à l’instar des distributeurs. À l’inverse, il peut être judicieux d’accroître l’exposition aux entreprises moins vulnérables à la volatilité des prix des matières premières, comme celles des secteurs de l’enseignement, de la finance et des technologies, médias et télécommunications (TMT).
Toutes nos décisions d’investissement sont fondées sur une analyse « bottom-up » approfondie de chaque émetteur obligataire, ce qui est rendu possible par le fait que M&G dispose de l’une des plus importantes équipes internes de recherche crédit en Europe. Nous sommes convaincus que cela nous confère un avantage concurrentiel. En effet, nous n’avons ainsi pas besoin de nous en remettre aux seules notations de crédit fournies par des agences de notation externes et nous pouvons déterminer si une obligation offre une rémunération suffisante ou non au regard du risque qu’elle comporte en vue d’atteindre nos objectifs d’investissement tout au long du cycle de crédit.
Chez M&G, nous sommes convaincus que le secteur de la gestion d’actifs se doit d’évoluer. Plutôt que de privilégier le court-termisme et les gains rapides, nous croyons fermement qu’investir exige une réflexion prospective, une vision à long terme et une approche active en vue de rechercher des opportunités d’investissement. En investissant de manière durable, pragmatique et mesurée, nous pouvons œuvrer à un avenir meilleur pour tous en générant des résultats positifs à la fois pour les investisseurs et pour la planète.
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