Nous identifions des opportunités au sein du crédit « investment grade »

3 min de lecture 31 mai 23

Dans cet entretien, Ben Lord, Gérant de la stratégie Global Corporate Bond de M&G met en avant tout l’intérêt du crédit « investment grade » (IG) dans les conditions économiques actuelles et explique pourquoi son équipe est la mieux placée pour aider les conseillers et leurs clients à bénéficier d’excellentes opportunités au sein de la classe d’actifs et, plus généralement, sur le marché obligataire.

Ben Lord suggère que le crédit « investment grade » présente une rare opportunité dont la combinaison habituelle d’un risque faible et d’une performance modeste pourrait bien s’avérer offrir de meilleures perspectives que d’autres investissements.

L’accent mis par M&G sur la recherche crédit fondamentale a permis d’identifier cette opportunité qui, selon Ben, pourrait offrir aux investisseurs des performances meilleures que prévu grâce à la qualité de la recherche des analystes crédit de M&G - laquelle leur permet, selon lui, de se distinguer des autres acteurs.

Ben et son équipe continuent d’identifier des opportunités d’investissement sur le marché du crédit IG et sont convaincus d’avoir décelé une situation où la volatilité offre une opportunité d’investissement attractive.

Pourquoi pensez-vous que le crédit « investment grade » offre une si bonne opportunité d’investissement et pourquoi maintenant ?

Ben Lord : « Nous pensons que le moment est opportun pour investir dans le crédit « investment grade » dans la mesure où l’on est actuellement rémunéré pour des niveaux de défaut au moins deux fois plus importants que le taux de défaut le plus élevé jamais observé au sein de cette même classe d’actifs.

« En règle générale, nos prévisions en matière de défaut sur le marché « investment grade » ne tablent aucunement sur une situation de ce genre. Il convient également de tenir compte du fait que l’inflation au cours des deux dernières années a été positive pour les entreprises. En effet, à moins que l’entreprise ne doive augmenter son niveau d’emprunt au même rythme que l’inflation ou à un rythme plus élevé, sa solvabilité s’améliore, elle ne se dégrade pas.

« Selon nous, les entreprises sont en bonne santé et nous sommes plus que rémunérés pour toute prévision raisonnable de défaut. Par ailleurs, en ce qui concerne le crédit "investment grade », le rendement de nos obligations d’entreprises est le fruit d’une double combinaison : le rendements des emprunts d’État sous-jacents, à savoir le taux sans risque, et le spread de crédit, à savoir la prime de risque.

« Par exemple, si Vodafone émet aujourd’hui une obligation à 10 ans, vous prenez le rendement à 10 ans (le taux sans risque), puis vous ajoutez la prime de risque de Vodafone à 10 ans (le spread de crédit), et vous obtenez le coupon que l’entreprise doit payer.

« Ce que j’apprécie actuellement dans les rendements, c’est qu’ils présentent une caractéristique de couverture. Je m’attends à ce qu’il existe une corrélation négative entre le taux sans risque et la prime de risque. L’environnement est favorable : les spreads sont à leur juste valeur et la combinaison des taux sans risque et d’une prime de risque offre un avantage en termes de diversification au sein du crédit « investment grade ».

Pourquoi les conseillers devraient-ils choisir M&G dans ce secteur et qu’est-ce qui vous distingue ?

Ben Lord : « Comme je l’ai mentionné précédemment, ce qui différencie M&G, en particulier sur ce marché, est l’importance cruciale que nous avons toujours placé dans la recherche crédit fondamentale qui, selon nous, conduit à des résultats positifs pour les investisseurs. Chez M&G, nous avons la chance de disposer d’une équipe très solide, expérimentée et nombreuse d’analystes crédit fondamental, principalement basée à Londres, qui couvre l’Europe, soit une grande partie de l’univers mondial de l’investissement de qualité, mais également et de plus en plus, à Chicago et à Singapour.

« Au cours des cinq dernières années, nous n’avons cessé d’étoffer notre réseau mondial d’analystes crédit fondamental. Pourquoi est-ce important sur ce marché ? Parce que nous observons une dispersion très importante des spreads. Cela signifie, par exemple, que si vous vous intéressez aux obligations notées BBB, qui sont celles que j’estime abriter le plus d’opportunités à l’heure actuelle, et que vous avez choisi un secteur que vous préférez ou que vous examinez l’ensemble de l’univers BBB, vous pouvez avoir des émissions qui offrent le rendement des emprunts d’État majoré de 75 points de base (pb) et d’autres ce même rendement majoré de plus de 700 pb.

« Il existe une énorme dispersion des spreads au sein de l’univers « investment grade », ce qui offre aux entreprises comme la nôtre, qui disposent d’équipes d’analystes importantes, solides et expérimentées, de bien plus nombreuses occasions de générer de la surperformance que ce qui a été le cas depuis de longues années. Je placerais vraiment l’équipe d’analystes en tête de liste de ce qui différencie M&G, surtout à ce stade du cycle ».

Quelles opportunités entrevoyez-vous et quelles sont vos perspectives pour les marchés obligataires pour le reste de l’année 2023 ?

Ben Lord : « Le caractère attractif des rendements des obligations d’entreprises représente le principal avantage. Les obligations d’entreprises « investment grade » sont susceptibles d’offrir des rendements compris 3,5 % en euro et 7,5 % sur les marchés en livre sterling et en dollar américain. C’est là la principale opportunité. En outre, les caractéristiques de couverture ou l’effet positif en matière de diversification entre le taux sans risque et la prime de risque, qui sont combinés dans une obligation d’entreprise « investment grade », sont vraiment intéressants à ces niveaux pour nous en tant qu’investisseurs.

« Selon moi, et à moins d’un choc exogène extrêmement rapide, nous pourrions bénéficier de rendements de l’ordre de 5 % à 10 % au cours des années à venir. Comme nous avons déjà pu le voir, il est clair que l’année 2023 s’accompagnera de volatilité. Nous nous trouvons actuellement dans un régime monétaire offensif maximal de la part des banques centrales.

« En outre, le vaste débat sur l’imminence ou non d’une récession accroît la volatilité. Si les marchés vont assurément faire preuve de beaucoup de volatilité, cette situation crée toutefois un environnement intéressant, en particulier pour les gérants d’actifs, à la fois avec des menaces, des risques et des opportunités. La volatilité nous offre de nombreuses opportunités que nous sommes particulièrement bien placés pour exploiter.

« Pour ce qui est de l’orientation du marché en 2023, je pense que nous sommes sur le point d’assister à la fin du décalage entre l’action de la politique monétaire et la réaction de l’économie réelle. J’entrevois une détérioration des statistiques économiques et une baisse des chiffres de la croissance. Par conséquent, je m’attends toujours à ce que les investisseurs discutent et s’inquiètent de la menace d’une récession à venir. Il peut sembler étrange qu’un gérant de fonds d’obligations d’entreprises soit optimiste à l’égard du secteur alors même qu’il anticipe une récession. Mais, nous pensons que le niveau initial des spreads est juste et que celui des rendements des obligations d’entreprises est vraiment attractif.

« Je m’attends à ce que le ralentissement de l’économie entraîne un certain élargissement des spreads, mais également une baisse des rendements des emprunts d’État (le taux sans risque). Je pense qu’il y a de bonnes chances que cette baisse du taux sans risque fasse plus que compenser l’élargissement des spreads. Les anticipations d’une prochaine récession sont si élevées que je pense qu’une grande partie de ces dernières se reflètent déjà dans les valorisations des spreads.

« Le risque entourant ce scénario est de voir les banques centrales nous dirent qu’elles vont maintenir les taux en territoire restrictif pendant une période plus longue que celle à laquelle nous nous sommes habitués au cours des 15 dernières années. Durant ces années, dès que quelque chose de grave s’est produit, les banques centrales ont fortement abaissé leurs taux et accru la voilure de leurs programmes d’assouplissement quantitatif. Elles nous font savoir que cette fois-ci, compte tenu de l’inflation, elles ne réagiront pas de la même manière. Au contraire, elles conserveront des taux élevés et restrictifs afin de juguler l’inflation. Le fait est que nous ne savons pas quels seront les effets des tours de vis monétaires en 2021-2022 et de ce début d’année sur l’économie. Nous ne pouvons que regarder, observer et réagir.

« Je m’attends fermement à ce que la politique monétaire continue de porter ses fruits, mais avec un décalage plus important qu’auparavant compte tenu des changements intervenus sur les marchés hypothécaires. Mais, je me demande également si les banques centrales seront en mesure de conserver des taux restrictifs pendant très longtemps, même en cas de ralentissement de l’activité économique.

« Les banques centrales vont se trouver dans une situation très, très inconfortable car elles essaient de ramener l’inflation à son niveau cible. Toutefois, il est impossible d’atteindre l’objectif d’inflation avec une hausse des salaires comprise entre 4,5 % aux États-Unis et 6,5 % au Royaume-Uni, et des niveaux intermédiaires en Europe. Il faut que les salaires baissent, ce qui signifie deux choses : soit le chômage augmente, soit les entreprises sont trop effrayées pour répercuter ces augmentations salariales. S’attendre à ce que les banques centrales maintiennent une politique restrictive en période de récession, c’est s’attendre à ce qu’elles défient du regard et regardent en face les ménages du monde entier commençant à perdre leur emploi, et qu’elles refusent d’atténuer le choc et de stimuler l’économie malgré tout. Elles auraient probablement dû relever leurs taux plus tôt et plus énergiquement en 2021. Selon moi, elles trouveront cette situation bien trop embarrassante et n’auront d’autre choix que de commencer à abaisser leurs taux ».

La valeur et les revenus générés par l’actif du fonds fluctueront à la hausse comme à la baisse. Ainsi, la valeur de votre investissement pourra aussi bien baisser qu’augmenter. Il est possible que vous ne récupériez pas la totalité de votre investissement initial. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les opinions exprimées dans le présent document ne sauraient en aucun cas constituer des recommandations, des conseils ou des prévisions. 

Rédigé par Ben Lord

La valeur des investissements peut fluctuer et ainsi faire baisser ou augmenter la valeur liquidative des fonds. Vous pouvez donc ne pas récupérer votre placement d'origine.

Nos actualités associées