M&G (Lux) Optimal Income Fund, point sur les marchés et le fonds

7 min de lecture 12 juin 23

Sur fond de rebond des marchés obligataires, générer de la surperformance grâce à une sélection active des obligations d’entreprises pourrait s’avérer crucial au cours des prochains mois, d’autant plus que la volatilité de la conjoncture macroéconomique semble devoir être une constante. Carlo Putti, directeur d’investissement dédié aux stratégies Optimal Income, fait le point sur le tout dernier positionnement du fonds et la recherche d’opportunités d’investissement dans le cadre du mandat flexible du fonds.

La valeur et les revenus générés par l’actif du fonds fluctueront à la hausse comme à la baisse. Ainsi, la valeur de votre investissement pourra aussi bien baisser qu’augmenter. Rien ne garantit que le fonds atteigne son objectif et il est possible que vous ne récupériez pas la totalité de votre investissement initial.

Les marchés obligataires ont-ils entamé leur rebond?

Après une année 2022 très difficile pour la grande majorité des marchés obligataires, le début de l’année 2023 s’est révélée être bien mieux orientée. En effet, et mis à part le mois de mars, la majeure partie de la période s'est avérée relativement positive pour les marchés obligataires. Par conséquent, dans un contexte de perspectives économiques raisonnables (inflation au plus haut, statistiques sur l’emploi toujours solides), les importantes sources de performance du fonds - notre approche active en matière de duration et de sélection de titres de crédit - ont été bénéfiques. Dans l’ensemble, les spreads de crédit sont en grande partie restés stables au cours des premiers mois de l’année, tandis que les rendements des emprunts d’État de référence ont généralement baissé dans la mesure où l’inflation pourrait être sur une trajectoire baissière.

Grâce à notre sélection active de titres de crédit - dans le cadre de laquelle notre équipe mondiale d’analystes crédit a joué un rôle déterminant - de nombreuses obligations d’entreprises que nous détenons se sont bien comportées jusqu’à présent. Selon nous, les fondamentaux des entreprises demeurent solides et les taux de défaut des obligations devraient rester inférieurs aux anticipations du marché. À l’heure actuelle, notre positionnement est quasi neutre. La duration est de 5,7 ans contre 6,0 ans pour notre indice de référence, tandis que l’allocation d’actifs est également proche de son niveau neutre : 33,3 % d’emprunts d’État, 33,3 % d’obligations d’entreprises « investment grade » et 33,3 % d’obligations à haut rendement.

Toutefois, nous avons tendance à présenter un risque de crédit supérieur à celui de notre indice de référence dans la mesure où nous pensons que le marché reste fragmenté et offre ainsi différentes opportunités de surperformance. Nous identifions actuellement la plupart de ces opportunités au sein de l’univers « investment grade ». D’une manière générale, c’est ce dernier qui a été à l’origine de la plupart des performances positives depuis le début de l’année et il s’agit pour nous d’une source d’alpha clé. 

Quelle est votre opinion sur les obligations d’entreprises?

Au sein des obligations d’entreprises, la dispersion entre les différents secteurs a atteint des niveaux très élevés. Les valorisations peuvent extrêmement diverger entre, par exemple, des secteurs tels que l’immobilier et la finance (où les spreads de crédit demeurent élevés) et d’autres secteurs tels que la santé et les biens d’équipement (où les spreads de crédit sont nettement plus réduits). Dans le secteur financier, nous marquons une préférence pour les banques de plus grande taille, plus liquides et bien capitalisées qui sont ainsi, selon nous, bien armées pour résister aux récentes tensions du secteur et bénéficier d’éventuelles répercussions, comme celles observées au mois de mars. En conséquence, l’allocation d’actifs « top-down » va demeurer importante, mais il est probable que la sélection de titres « bottom-up » aura également un rôle majeur à jouer. 

Les banques centrales ont désormais donné le coup d’envoi au resserrement quantitatif (« QT ») - par opposition à l’assouplissement quantitatif (« QE ») - et nous pensons que cela a donné lieu à des valorisations particulièrement attractives. Par exemple, nous avons acheté quelques obligations britanniques intéressantes en livre sterling car nos analystes ont identifié certaines obligations bon marché dans le sillage de l’amorce du programme de « QT » de la Banque d’Angleterre.

En général, nous continuons de concentrer nos achats sur les marchés en dollar américain et en livre sterling. Par ailleurs, nous continuons d’identifier ce que nous estimons être des opportunités de valeur relative dans la mesure où nous pensons que le marché demeure particulièrement fragmenté. Pour en revenir aux secteurs, nous apprécions également beaucoup celui des services aux collectivités à l’heure actuelle car il abrite des valorisations relativement bon marché, d’après nos estimations, et des entreprises qui ont tendance à posséder des activités extrêmement stables.

Avez-vous été actif sur le front de la duration?

L’un des principaux leviers du fonds est son positionnement en matière de risque de taux d’intérêt. Au cours des 12 derniers mois, nous avons allongé la duration (le niveau de risque lié aux taux d’intérêt) du portefeuille d’environ 4,2 ans à 5,7 ans et elle est restée stable à ce niveau durant la majeure partie de l’année 2023. En effet, l’augmentation est principalement intervenue en 2022, lorsque nous avons commencé à déceler des opportunités au sein de certains types d’emprunts d’État. La majeure partie de la duration provient des actifs européens (environ 2,7 ans), et ce, pour plusieurs raisons.

Premièrement, les valorisations sont importantes : les actifs européens ont sous-performé ces derniers mois et nous estimons qu’ils sont aujourd’hui plus attractifs. Deuxièmement, nous pensons que l’inflation va ralentir plus rapidement dans les pays de la zone euro dans la mesure où leur panier d’inflation est principalement constitué d’éléments volatils. Aux États-Unis, le panier d’inflation est principalement constitué de composantes « tenaces ». Enfin, la Réserve fédérale a le double mandat de gérer l’inflation et de maintenir un marché du travail porteur. Si l’inflation marque le pas alors que le marché du travail demeure tendu, la Fed aura du mal à abaisser ses taux car un faible taux de chômage implique une surchauffe de l’économie et, par là même, des pressions haussières sur l’inflation. À l’inverse, la Banque centrale européenne n’a qu’un seul mandat : la lutte contre l’inflation. Par conséquent, si l’inflation continue de ralentir, la BCE devra probablement réduire ses taux plus tôt que prévu. 

Qu’en est-il de votre positionnement vis-à-vis des emprunts d’État?

Cette année, nous avons tendance à délaisser les emprunts d’État américains au profit de leurs homologues européens et britanniques. S’agissant de ces derniers, les emprunts britanniques ont récemment sous-performé sous l’effet d’une inflation plus élevée que prévu et apparaissent désormais, selon nous, comparativement plus attractifs. Au sein des emprunts d’État américains, nous avons arbitré une partie des obligations les plus chères au profit de moins chères en raison de l’incertitude persistante liée au plafond de la dette du pays (qui doit expirer au début du mois de juin à moins que le Congrès américain n’accepte de le relever). Dans l’éventualité très improbable (mais pas impossible) d’un défaut de paiement, nous pensons que les obligations moins chères surperformeront les obligations plus chères car elles se négocient déjà à un niveau plus proche de la valeur de recouvrement.

Éclairage sur le portefeuille – Les emprunts d’État des pays périphériques et centraux

« Une transaction intéressante a été réalisée dans le secteur des emprunts d’État des pays périphériques de la zone euro (par exemple, l’Italie, l’Espagne) auquel nous avons renforcé notre exposition compte tenu de notre opinion positive. En fait, nous commençons à considérer que les emprunts d’État des pays centraux européens deviennent plus « périphériques » à certains égards, tandis que les emprunts périphériques deviennent plus « centraux ». D’un point de vue fondamental, les ratios épargne/emprunt sont relativement élevés dans ces pays, leurs économies basées sur les services ont bien rebondi après la pandémie de Covid-19 (par exemple, les voyages et le tourisme) et la situation politique s’est stabilisée. On observe également un plus grand effort collectif au sein des économies de l’UE à la suite du virus, mais aussi du Brexit. Dans le même temps, les économies fondées sur les biens, telles que l’Allemagne, ont eu du mal à passer à la vitesse supérieure après la pandémie, tandis que les pays ayant des niveaux d’emprunt plus élevés restent plus vulnérables aux perspectives incertaines en matière de taux d’intérêt. »

L’inflation pourrait-elle avoir atteint son point culminant?

Il existe des raisons de penser que les récents pics de l’inflation pourraient représenter une lumière au bout du tunnel. Nous l’avons déjà constaté aux États-Unis avec le rapport sur l’indice des prix à la consommation (IPC) d’avril qui a révélé un ralentissement à 4,9 % de l’inflation annuelle (l’inflation sous-jacente a fait de même à 5,5 % d’une année sur l’autre). Les tensions inflationnistes s’atténuent, la spirale prix-salaires semble avoir été évitée pour l’instant et la hausse des loyers, la composante la plus importante du panier de l’IPC, semble avoir atteint son pic et être appelée à s’inscrire sur une trajectoire descendante au cours des prochains mois. Élément important, la masse monétaire (mesurée par l’agrégat M2) continue également de diminuer, sous l’effet des efforts des banques centrales visant à éliminer une partie de l’excès de liquidités au sein du système. Cela devrait permettre de contenir les tensions inflationnistes. Ainsi, si une inflation de l’ordre de 5 % demeure indéniablement élevée, la situation évolue toutefois dans la bonne direction.

Il faudra peut-être un peu plus de temps que prévu pour revenir à l’objectif, mais nous sommes définitivement sur la bonne voie et la désinflation va probablement rester le thème prédominant pendant un certain temps. Pour autant, revenir à l’objectif est une chose, demeurer proche de cet objectif en est tout autre. L’inflation survient généralement par vagues, car elle provoque des problèmes qui tendent à être résolus par la création d’argent supplémentaire - comme dans les années 70 lorsque le monde a connu trois vagues d’inflation ayant chacune fait suite à une augmentation de la masse monétaire - ce qui, à son tour, entraîne une nouvelle accélération de la hausse des prix.

En résumé, nous nous attendons à un environnement macroéconomique extrêmement intéressant et à davantage de volatilité à venir. Dans ce contexte, nous sommes convaincus qu’une stratégie obligataire flexible et fondée sur une sélection active des titres de crédit pourrait s’avérer particulièrement adaptée pour les investisseurs compte tenu de la période d’incertitude qui s’annonce. 

Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Tableau 1 : performances depuis le début de l’année, depuis le début de l’année jusqu’au trimestre le plus récent et par année civile (en % par an)

  YTD 2023 YTQ 2022 2021 2020 2019
Fonds (EUR) 3.0 2.5 -12.3 1.2 1.4 6.8
Indice de référence* (EUR) 2.7 2.3 -14.1 -0.9 5.0 7.8
Fonds (USD) 4.0 3.3 -10.2 2.0 3.1 9.9
Indice de référence* (USD) 3.6 3.1 -12.0 0.0 6.5 11.0
  2018 2017 2016 2015 2014 2013
Fonds (EUR) -4.0 4.3 7.0 -1.6 4.7 7.2
Indice de référence* (EUR) n/a n/a n/a n/a n/a n/a
Fonds (USD) -1.2 6.5 7.9 -1.2 4.9 7.3
Indice de référence* (USD)   n/a n/a n/a n/a n/a

YTD 2023 = depuis le début de l’année 2023. YTQ= depuis le début de l’année jusqu’au trimestre le plus récent.

*Indice de référence : indice composé pour 1/3 de l’indice Bloomberg Global Aggregate Corporate (couvert en euro), 1/3 de l’indice Bloomberg Global High Yield (couvert en euro) et 1/3 de l’indice Bloomberg Global Treasury (couvert en euro). L’indice composite est devenu l’indice de référence du fonds le 7 septembre 2018. Les performances indiquées antérieures au 7 septembre 2018 sont celles de l’OEIC équivalent de droit britannique qui a été absorbé par ce fonds le 8 mars 2019. Les taux d’imposition et les frais peuvent différer.

L’indice de référence est utilisé uniquement à titre de comparaison pour mesurer la performance du fonds et reflète le champ d’action de la politique d’investissement du fonds, mais ne limite en rien la construction du portefeuille du fonds. Le fonds est activement géré. Les positions du fonds peuvent considérablement différer des constituants de l’indice de référence. L’indice de référence utilisé n’est pas un indice de référence ESG et n’intègre donc pas les critères ESG.

Source : Morningstar, Inc., au 30 avril 2023. Performances de la part A de capitalisation en EUR et de la part A de capitalisation couverte en USD, sur une base prix par prix et revenus réinvestis. Les catégories de parts ne sont pas toutes autorisées à la commercialisation dans tous les pays. Veuillez vous référer au prospectus pour de plus amples informations.

Principaux risques associés à un investissement dans ce fonds :

  • Les investissements en obligations sont influencés par les taux d’intérêt, l’inflation et les notations de crédit. Il est possible que les émetteurs d’obligations ne paient pas d’intérêts ou ne remboursent pas de capital. Tous ces événements peuvent diminuer la valeur des obligations détenues par le fonds.
  • Le fonds peut utiliser des instruments dérivés pour profiter d’une hausse ou d’une baisse attendue de la valeur d’un actif. Si la valeur de l’actif varie de façon inattendue, le fonds subira une perte. L’utilisation d’instruments dérivés par le fonds peut être importante et dépasser la valeur de son actif (effet de levier). Cela a pour effet d’agrandir l’ampleur des pertes et des gains, ce qui entraîne de plus grandes fluctuations dans la valeur du fonds.
  • Le fonds est exposé à différentes devises. Des produits dérivés sont utilisés pour minimiser, mais pas toujours éliminer, l’impact des fluctuations de change.

Autres informations importantes :

  • Le fonds recourt de manière significative aux produits dérivés.
  • Investir dans ce fonds signifie acquérir des parts ou des actions dans un fonds, et non dans un actif sous-jacent donné tel qu’un immeuble ou des actions d’une société, dans la mesure où il s’agit uniquement des actifs sous-jacents détenus par le fonds.
  • Pour une explication des termes techniques, veuillez vous référer au glossaire via le lien suivant : 
    https://www.mandg.com/dam/global/shared/en/documents/glossary-master-en.pdf
Rédigé par Carlo Putti

La valeur des investissements peut fluctuer et ainsi faire baisser ou augmenter la valeur liquidative des fonds. Vous pouvez donc ne pas récupérer votre placement d'origine.

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