Actifs privés
5 min de lecture 4 mars 25
Il y a peu de temps encore, les marchés privés étaient surtout l’apanage des investisseurs institutionnels. Ces derniers cherchaient activement de nouvelles sources de revenus et, idéalement, de nouveaux moyens de diversifier les risques au sein de leurs portefeuilles.
À bien des égards, les marchés privés ont répondu à leurs attentes puisque les investisseurs institutionnels ont augmenté régulièrement leur allocation à cette classe d’actifs ces dernières années. En fait, les marchés privés représentent aujourd’hui environ 14 % du portefeuille type des investisseurs institutionnels¹. Toutefois, on peut se demander si le moment est venu pour les marchés privés d’agrandir leur vivier d’investisseurs, en attirant notamment les investisseurs privés et wholesale.
Il convient peut-être de rappeler ce que sont exactement les marchés privés, ainsi que leurs caractéristiques d’investissement. Il s’agit d’une classe d’actifs très vaste qui englobe les actifs non cotés en bourse, à savoir le crédit privé et structuré, le private equity et les actifs réels tels que l’immobilier et les infrastructures non cotés.
Les marchés privés ne manquent pas d’attraits pour les investisseurs :
Étant donné les multiples avantages des marchés privés, pourquoi ne séduiraient-ils pas un public d’investisseurs plus large ? En effet, les investisseurs particuliers et les investisseurs wholesale n'y consacrent que 5 % de leur portefeuille⁴. Dans cette classe d’actifs, les solutions d’investissement destinées aux institutionnels sont tout aussi pertinentes pour la plupart des autres investisseurs, qui sont nombreux à rechercher des flux de revenus fiables pour financer leur retraite, des frais de scolarité, etc. Les actifs réels, un pan essentiel des marchés privés, recouvrent principalement l’immobilier en détention directe et les entreprises d’infrastructures. Ce sont des sources évidentes de revenus fiables à long terme.
La relative réticence des investisseurs non institutionnels à se tourner davantage vers les marchés privés tient principalement à un manque d’accessibilité, de réglementation ou de liquidité ou à des lacunes dans la compréhension de leur nature et de leur rôle en matière d’investissement.
Pour vaincre cette réticence, les gouvernements et les autorités de réglementation, notamment en Europe et au Royaume-Uni, ont pris des mesures destinées à faciliter l’accès des investisseurs privés aux marchés privés. La création de véhicules d’investissement à capital variable tels que les Fonds Européens d’Investissement à Long Terme (ELTIF) et leurs équivalents britanniques Long-Term Asset Funds (LTAF) facilite l’accès des investisseurs privés à la classe d’actifs.
Ces véhicules offrent une meilleure accessibilité, une cotation régulière et la possibilité d’acheter/vendre plus facilement des actifs non cotés. La réglementation s’est améliorée depuis l’adoption il y a quelques années de la directive européenne sur les gestionnaires de fonds alternatifs (AIFMD), qui a introduit des critères stricts en matière de diversification et de risque de change. En cas d’adoption à grande échelle des ELTIF, les investisseurs privés sont appelés à représenter une part importante de la base d’investisseurs pour ces actifs.
À plus long terme, il s’agira aussi de pallier le manque de connaissances. Certains investisseurs privés ont une bonne connaissance des marchés privés, par exemple les clients de gestion de fortune qui investissent dans le private equity depuis des années. Néanmoins, pour un grand nombre d’investisseurs wholesale et de détail, cela reste un domaine d’investissement quelque peu obscur. Il existe aujourd’hui de nouveaux véhicules d’investissement et il incombe aux conseillers et aux gestionnaires d’actifs de commencer à combler ces lacunes dans les connaissances.
Avec un encours de 13 000 milliards USD, qui a progressé de 20 % par an sur les cinq dernières années⁵, cette classe d’actifs est désormais trop importante pour qu’un groupe d’investisseurs se permette de l’ignorer. L’exposition à des moteurs de croissance à long terme, conjuguée à une plus grande accessibilité et à une meilleure compréhension du rôle que les marchés privés peuvent jouer dans la réalisation d’un large éventail d’objectifs d’investissement, devrait accroître la popularité de cette classe d’actifs auprès d’un éventail beaucoup plus large d’investisseurs.
Les ELTIF sont illiquides par nature car leurs investissements sont à long terme. Pour les investisseurs, il s’agit d’un investissement peu liquide. Les ELTIF peuvent ne pas convenir aux investisseurs qui ne sont pas en mesure de supporter un engagement à long terme et illiquide de cette nature. Seule une petite partie d’un portefeuille devrait être investie dans un ELTIF.
La valeur des investissements peut fluctuer et ainsi faire baisser ou augmenter la valeur liquidative des fonds. Vous pouvez donc ne pas récupérer votre placement d'origine. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.