L’accès aux marchés privés se démocratise

5 min de lecture 4 mars 25

De nouvelles structures de fonds ont ouvert les portes des marchés privés, longtemps réservés aux investisseurs institutionnels, à un éventail d’investisseurs beaucoup plus large. Et si le moment était venu pour tous les investisseurs de découvrir les avantages de cette classe d’actifs ? 

Il y a peu de temps encore, les marchés privés étaient surtout l’apanage des investisseurs institutionnels. Ces derniers cherchaient activement de nouvelles sources de revenus et, idéalement, de nouveaux moyens de diversifier les risques au sein de leurs portefeuilles.

Une classe d’actifs en plein essor

À bien des égards, les marchés privés ont répondu à leurs attentes puisque les investisseurs institutionnels ont augmenté régulièrement leur allocation à cette classe d’actifs ces dernières années. En fait, les marchés privés représentent aujourd’hui environ 14 % du portefeuille type des investisseurs institutionnels¹. Toutefois, on peut se demander si le moment est venu pour les marchés privés d’agrandir leur vivier d’investisseurs, en attirant notamment les investisseurs privés et wholesale.

Les attraits des marchés privés

Il convient peut-être de rappeler ce que sont exactement les marchés privés, ainsi que leurs caractéristiques d’investissement. Il s’agit d’une classe d’actifs très vaste qui englobe les actifs non cotés en bourse, à savoir le crédit privé et structuré, le private equity et les actifs réels tels que l’immobilier et les infrastructures non cotés.

Les principaux marchés privés

Private equity

Dette privée

Immobilier

Infrastructures

Matières premières

Les marchés privés ne manquent pas d’attraits pour les investisseurs :

  • Des sources de performance différentes : De nombreux actifs non cotés ne sont pas facilement accessibles par le biais des marchés organisés. Par exemple, les fonds de private equity investissent dans de petites entreprises en forte croissance, qui évoluent souvent dans des secteurs ou des segments de produits dans lesquels il n’existe pas de sociétés cotées en bourse. Aux États-Unis, 87 % des sociétés qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions USD ne sont pas cotées en bourse². Les marchés privés constituent un univers d’investissement plus vaste et plus diversifié.

  • Un revenu durable : Les actifs réels non cotés, qui englobent les infrastructures, sont souvent impliqués dans des services essentiels et étroitement réglementés tels que l’eau, la production d’électricité et le transport. Il s’agit d’activités à duration longue, à forte intensité capitalistique, dont les tarifs sont souvent indexés sur l’inflation. Les investisseurs peuvent en tirer des flux de revenus résistants, à long terme et protégés de l’inflation.

  • Une diversification du portefeuille : Statistiquement, les marchés privés présentent une corrélation faible, voire négative, avec les actions ou les obligations cotées en bourse³. L’inclusion d’actifs non cotés dans un portefeuille peut donc atténuer son niveau de risque global.

  • Des thèmes de croissance séculaires : Les marchés privés sont particulièrement bien positionnés pour tirer parti de plusieurs thèmes de croissance phares à l’échelle mondiale : la transition énergétique, la 5G et l’IA, le renouvellement des infrastructures, le logement abordable, etc. devraient stimuler la croissance pendant de nombreuses années et offrir de belles performances. 

Une classe d’actifs pour tous ?

Étant donné les multiples avantages des marchés privés, pourquoi ne séduiraient-ils pas un public d’investisseurs plus large ? En effet, les investisseurs particuliers et les investisseurs wholesale n'y consacrent que 5 % de leur portefeuille⁴. Dans cette classe d’actifs, les solutions d’investissement destinées aux institutionnels sont tout aussi pertinentes pour la plupart des autres investisseurs, qui sont nombreux à rechercher des flux de revenus fiables pour financer leur retraite, des frais de scolarité, etc. Les actifs réels, un pan essentiel des marchés privés, recouvrent principalement l’immobilier en détention directe et les entreprises d’infrastructures. Ce sont des sources évidentes de revenus fiables à long terme.

« Les marchés privés sont désormais une classe d’actifs pour tous. »
 

La relative réticence des investisseurs non institutionnels à se tourner davantage vers les marchés privés tient principalement à un manque d’accessibilité, de réglementation ou de liquidité ou à des lacunes dans la compréhension de leur nature et de leur rôle en matière d’investissement.

Faciliter l’accès à tous les investisseurs

Pour vaincre cette réticence, les gouvernements et les autorités de réglementation, notamment en Europe et au Royaume-Uni, ont pris des mesures destinées à faciliter l’accès des investisseurs privés aux marchés privés. La création de véhicules d’investissement à capital variable tels que les Fonds Européens d’Investissement à Long Terme (ELTIF) et leurs équivalents britanniques Long-Term Asset Funds (LTAF) facilite l’accès des investisseurs privés à la classe d’actifs. 

Ces véhicules offrent une meilleure accessibilité, une cotation régulière et la possibilité d’acheter/vendre plus facilement des actifs non cotés. La réglementation s’est améliorée depuis l’adoption il y a quelques années de la directive européenne sur les gestionnaires de fonds alternatifs (AIFMD), qui a introduit des critères stricts en matière de diversification et de risque de change. En cas d’adoption à grande échelle des ELTIF, les investisseurs privés sont appelés à représenter une part importante de la base d’investisseurs pour ces actifs. 

À plus long terme, il s’agira aussi de pallier le manque de connaissances. Certains investisseurs privés ont une bonne connaissance des marchés privés, par exemple les clients de gestion de fortune qui investissent dans le private equity depuis des années. Néanmoins, pour un grand nombre d’investisseurs wholesale et de détail, cela reste un domaine d’investissement quelque peu obscur. Il existe aujourd’hui de nouveaux véhicules d’investissement et il incombe aux conseillers et aux gestionnaires d’actifs de commencer à combler ces lacunes dans les connaissances.

Trop importants pour être ignorés

Avec un encours de 13 000 milliards USD, qui a progressé de 20 % par an sur les cinq dernières années⁵, cette classe d’actifs est désormais trop importante pour qu’un groupe d’investisseurs se permette de l’ignorer. L’exposition à des moteurs de croissance à long terme, conjuguée à une plus grande accessibilité et à une meilleure compréhension du rôle que les marchés privés peuvent jouer dans la réalisation d’un large éventail d’objectifs d’investissement, devrait accroître la popularité de cette classe d’actifs auprès d’un éventail beaucoup plus large d’investisseurs.

Les ELTIF sont illiquides par nature car leurs investissements sont à long terme. Pour les investisseurs, il s’agit d’un investissement peu liquide. Les ELTIF peuvent ne pas convenir aux investisseurs qui ne sont pas en mesure de supporter un engagement à long terme et illiquide de cette nature. Seule une petite partie d’un portefeuille devrait être investie dans un ELTIF.

 

¹ Schroders Institutional Investor Study, 2022
² Capital IQ, 2023
³ Morningstar, Pitchbook, mars 2024
⁴ Bain, 2023
⁵ McKinsey, 2023

La valeur des investissements peut fluctuer et ainsi faire baisser ou augmenter la valeur liquidative des fonds. Vous pouvez donc ne pas récupérer votre placement d'origine. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

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