Des performances stables en des temps instables ? Les arguments en faveur des infrastructures cotées

10 min de lecture 12 déc. 24

  • Si les inquiétudes suscitées par l’inflation ont tempéré l’optimisme quant aux perspectives des infrastructures cotées, cette classe d’actifs n’en a pas moins toujours offert une protection contre la hausse des prix.
  • Les actifs d’infrastructure forment l’épine dorsale de l’économie mondiale et devraient bénéficier des moteurs à long terme que sont la décarbonation, la démondialisation et la numérisation.
  • La nature même des infrastructures leur permet d’offrir une certaine stabilité en période d’incertitude et de générer des flux de trésorerie stables et croissants en dépit des aléas du cycle économique.

Les deux dernières années, qui ont été marquées par une hausse sans précédent des coûts d’emprunt, ont été difficiles pour les infrastructures cotées. Nous estimons néanmoins que cette classe d’actifs, source de diversification, de duration et de dividendes, est à même d’offrir aux investisseurs des performances stables à long terme dans un monde de plus en plus instable.

Au cours de l’été, nos espoirs de voir cette classe d’actifs connaître un retournement de situation ont été renforcés par le fait que la Réserve fédérale (Fed) et d’autres grandes banques centrales se sont engagées dans un cycle de réduction des taux d’intérêt. Alors que l’inflation semblait maîtrisée et qu’un « atterrissage en douceur » de l’économie paraissait assuré, un certain optimisme s’est installé quant à une éventuelle entrée dans un nouveau régime d’investissement favorable aux stratégies qui avaient été entravées par la hausse des taux.

Par le passé, les infrastructures cotées ont enregistré de solides performances une fois que la Fed avait mis fin à son cycle de hausse des taux (graphique 1). Un changement dans le leadership du marché au cours du troisième trimestre 2024 a laissé penser qu’un changement de régime était peut-être en cours. 

Graphique 1 : La fin du cycle de resserrement de la Fed est un possible catalyseur pour les infrastructures

Performance des infrastructures cotées après la fin du cycle de resserrement des taux de la Fed

Source : CBRE Investment Management, indice UBS Global Infrastructure & Utilities 50/50 lié depuis le 1er mars 2015 à l’indice FTSE Global Core Infrastructure 50/50, et indice MSCI World, indice Bloomberg Barclays Global Bond Aggregate, indice NFI-ODCE Value Weighted. La performance moyenne historique est calculée avant et après les dates auxquelles la Fed a annoncé une pause dans ses hausses de taux (28 février 1995, 31 mai 2000, 30 juin 2006, 31 décembre 2018 et 31 juillet 2023). La performance est basée sur les performances mensuelles. Les informations représentent l’opinion de CBRE Investment Management, sont susceptibles d’être modifiées et ne constituent pas une prévision relative à des événements futurs, ni une garantie de résultats futurs, ni un conseil en matière d’investissement. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. 

La valeur et les revenus générés par l’actif du fonds fluctueront à la hausse comme à la baisse. Cela déterminera l'évolution de la valeur de votre investissement à la baisse ou à la hausse et vous n’êtes pas assurés de récupérer le montant initial investi. Rien ne garantit que le fonds atteindra son objectif et il est possible que vous ne récupériez pas la totalité de votre investissement initial. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Les opinions exprimées dans le présent document ne sauraient en aucun cas constituer des recommandations, des conseils ou des prévisions ni une recommandation d'achat ou de vente d'un titre en particulier.

Graphique 2 : Les infrastructures cotées ont surperformé pendant les périodes inflationnistes

Infrastructures cotées mondiales vs actions mondiales (1995 - 2023)

Source: Principal Asset Management, Listed infrastructure: a missing piece in your portfolio, October 2024. Les performances passées ne sont pas des indicateurs fiables des performances futures.

Les infrastructures et l’administration Trump 2.0

Les taux d’intérêt devraient continuer à reculer dans les prochains mois, mais l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a introduit quelques doutes quant au rythme et à l’ampleur de cet assouplissement monétaire. Les rendements des emprunts d’État ont augmenté depuis l’élection, dans la mesure où le marché a estimé que les réductions d’impôts et les droits de douane proposés par le président élu pourraient avoir un effet inflationniste.

Intuitivement, cette évolution pourrait être perçue comme négative pour les infrastructures cotées, mais nous pensons que la situation doit être considérée de manière plus nuancée que cela. Si l’on prend du recul et que l’on se place dans une perspective à plus long terme, il existe selon nous des raisons d’être optimiste quant aux perspectives et aux performances potentielles de cette classe d’actifs.

Avec les réductions d’impôts et l’augmentation des dépenses proposées par Donald Trump, qui pourraient entraîner une hausse des déficits, et des droits de douane susceptibles d’accélérer la démondialisation, il est possible que nous entrions dans une période d’inflation plus forte et plus longue. Dans ce contexte, les performances réelles (corrigées de l’inflation) revêtent une importance croissante pour protéger le capital et accroître les performances des investissements.

Heureusement, les infrastructures ont toujours offert une protection contre la hausse de l’inflation. Ceci est dû au pouvoir de fixation des prix qui accompagne la fourniture de services essentiels. En règle générale, les sociétés d’infrastructure intègrent dans leurs contrats des clauses d’indexation sur l’inflation, ce qui permet à leurs revenus de suivre le rythme de l’inflation. Grâce à cette particularité, la classe d’actifs peut protéger les performances réelles lorsque les prix sont à la hausse.

Il existe une autre raison de penser qu’une administration Trump 2.0 pourrait ne pas être aussi négative pour le secteur des infrastructures que certains le pensent. Au cours de son premier mandat, Donald Trump a investi massivement dans les infrastructures. Parmi les éléments phares de sa politique « Make America Great Again » figurent la relocalisation, la sécurité énergétique et le développement des infrastructures nationales. Bien que Donald Trump ait exprimé son opposition aux énergies renouvelables et que l’abrogation de la loi sur la réduction de l’inflation suscite des inquiétudes, les infrastructures pourraient bénéficier de son programme de relocalisation et de réindustrialisation. Les entreprises liées à l’énergie, telles que les entreprises de gaz naturel, pourraient en particulier prospérer dans ce nouvel environnement politique.

Alors que les répercussions possibles des politiques de Donald Trump suscitent de vifs débats parmi les acteurs du marché, nous sommes rassurés par le fait que les infrastructures peuvent générer une croissance résiliente, quel que soit l’environnement macroéconomique. Cette classe d’actifs présente un solide historique de croissance régulière des bénéfices, quels que soient les cycles et les régimes économiques.

Une exposition diversifiée à des actifs essentiels

Malgré une certaine incertitude quant à ce qu’une présidence de Donald Trump pourrait signifier pour la classe d’actifs à court terme, nous pensons qu’il existe encore des raisons convaincantes d’être optimiste à long terme pour l’avenir du secteur des infrastructures.

Tout d’abord, les pays investissent de plus en plus dans les infrastructures essentielles pour sécuriser leurs bases industrielles et leurs ressources. Des secteurs tels que les services aux collectivités, les transports et l’énergie ont un rôle primordial à jouer dans la construction de l’économie de demain.

Étant donné que les entreprises appartenant à cette catégorie possèdent et exploitent des infrastructures physiques qui représentent l’épine dorsale de l’économie mondiale, elles sont susceptibles de bénéficier des moteurs à long terme tels que la décarbonation, la démondialisation et la numérisation.

L’importance des infrastructures dans un monde en mutation n’est pas passée inaperçue. Le monde des infrastructures privées continue de voir son trésor de guerre s’accroître et les transactions conclues sur les marchés privés sont, en moyenne, assorties d’une prime de 30 % par rapport aux valorisations constatées sur les marchés cotés.

L’attrait croissant des actifs d’infrastructure pour cette catégorie d’investisseurs s’explique sans doute par leur caractère essentiel et leurs opérations à long terme. La nature à long terme des contrats et la prévisibilité de la croissance des flux de trésorerie offrent une visibilité bienvenue et relativement unique dans un monde où le risque et la volatilité sont accrus.

De la stabilité en des temps incertains

Le discours qui prévaut aujourd’hui est que les responsables politiques sont en passe de réaliser un atterrissage en douceur de l’économie, en réduisant l’inflation sans provoquer de récession. Ce résultat serait favorable aux infrastructures cotées puisque la plupart des entreprises d’infrastructure, telles que les exploitants d’aéroports et les sociétés de paiement, tirent profit d’une activité économique soutenue.

Toutefois, si le contexte économique devait s’affaiblir, cette classe d’actifs pourrait, selon nous, continuer à bien se comporter en période d’incertitude, en raison de la stabilité des services qu’elle fournit et de sa capacité à générer des flux de trésorerie stables et croissants en dépit des aléas du cycle économique.

Surtout, la stabilité et la croissance (souvent indexée sur l’inflation) des flux de trésorerie permettent à ces entreprises d’augmenter régulièrement les dividendes qu’elles versent à leurs actionnaires, assurant ainsi un flux de revenus fiable et croissant capable de suivre le rythme de l’inflation.

Une approche différente

Nous avons développé une approche différente des infrastructures cotées qui consiste à investir dans un ensemble diversifié d’infrastructures économiques traditionnelles (telles que les transports, les services aux collectivités et l’énergie), d’infrastructures sociales et d’équipements collectifs (notamment les universités, les écoles et les hôpitaux) et d’infrastructures de réseaux numériques en évolution (telles que la communication de données, les paiements financiers et les centres de données). Cette approche permet de garantir une exposition équilibrée à plusieurs secteurs qui font partie intégrante de l’économie mondiale.

Elle est également conçue pour offrir des avantages en termes de diversification et gérer les risques. Notre stratégie a fourni une protection à la baisse sur les marchés difficiles de 2018 et 2022, démontrant que les infrastructures peuvent contribuer à la décorrélation et à la gestion des risques.

Dans un monde de plus en plus complexe et imprévisible, nous pensons que le moment est propice pour que les investisseurs s’intéressent de plus près à une classe d’actifs qui offre une croissance structurelle, une protection contre l’inflation, un rendement réel des dividendes et une bonne liquidité avec une décote par rapport aux autres solutions privées (graphique 3).

Graphique 3 : Le moment est-il venu de reconsidérer les infrastructures cotées ?

Performance totale du FTSE Global Core Infrastructure 50/50 (USD) par rapport au MSCI World : 

Source: Bloomberg, au 4 novembre 2024. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. 

Performance sur 12 mois glissants (%)

Année jusqu’à la fin

du dernier trimestre3

Depuis le début de l’année

1 mois

3 mois

6 mois

1 an

3 ans
% par an

5 ans
% par an

Mandat du gérant4
% par an

Brute – Part A capi. EUR

10,5

8,6

-1,7

1,4

8,3

20,6

4,1

6,7

8,9

Nette – Part A capi. EUR

8,7

6,6

-1,9

0,8

7,1

17,9

1,9

4,5

6,8

Indice de référence1

17,5

18,0

0,5

2,2

9,2

29,3

7,8

11,7

10,9

Indice de référence secondaire*

15,0

15,1

0,1

3,6

11,2

24,2

6,7

5,1

6,8

Secteur2

10,9

9,3

-1,5

2,4

8,9

19,6

3,1

3,5

4,8

Quartile

3

3

3

3

3

3

3

2

1

Performance par année civile au cours des 10 dernières années (en %)

Performance par année civile (en %)

2023

2022

2021

2020

2019

2018

2017

2016

2015

2014

Brute – Part A capi. EUR

2,6

-1,9

24,7

-4,4

39,7

0,4

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Nette – Part A capi. EUR

0,4

-3,7

22,3

-6,3

36,7

-1,7

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Indice de référence1

18,1

-13,0

27,5

6,7

28,9

-4,4

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Indice de référence secondaire*

-1,3

1,4

23,6

-12,0

27,4

0,8

Sans objet

Sans objet

Sans objet

Sans objet

1 Comparaison de performances : L’indice de référence est le MSCI ACWI Net Return. L’indice de référence est utilisé à des fins de comparaison de manière à mesurer la performance du fonds. Il s’agit d’un indice « Net Return » (« performance nette ») qui inclut les dividendes après déduction des impôts retenus à la source. L’indice a été choisi comme indice de référence du fonds car il reflète le mieux le champ d’action de la politique d’investissement du fonds. L’indice de référence est utilisé uniquement pour mesurer la performance du fonds et ne limite en rien la construction du portefeuille du fonds. Le fonds est activement géré. Le gérant a toute liberté pour choisir les investissements à acheter, à conserver et à vendre au sein du portefeuille. Les positions du fonds peuvent considérablement différer des constituants de l’indice de référence. L’indice de référence utilisé n’est pas un indice de référence ESG et n’intègre donc ni les critères ESG, ni les critères de durabilité. Pour plus de détails sur les critères ESG et les critères de durabilité du fonds, veuillez vous référer au document sur les critères ESG et les critères de durabilité sur notre site Internet. Pour plus de détails sur notre Structure des produits ESG, veuillez vous référer au Prospectus du fonds. L’indice de référence est indiqué dans la devise de la part concernée. Les performances passées indiquées jusqu’au 31 octobre 2018 correspondent à l’indice MSCI ACWI. Les performances passées indiquées à partir du 1er novembre 2018 sont celles de l’indice MSCI ACWI Net Return.
2 Secteur : Morningstar Actions Secteur Infrastructures 3 Année jusqu’à la fin du dernier trimestre : 30 septembre 2024. 4 Mandat du gérant :  5 octobre 2017.
*Indice FTSE Global Core 50/50 Global Infrastructure. L’indice de référence secondaire, en vigueur à partir du 1er octobre 2024, est un indice de référence supplémentaire à des fins de comparaison, pour les investisseurs qui souhaiteraient comparer la performance du fonds à celle d’un indice représentatif des infrastructures cotées.
Source: Morningstar Inc. 31 octobre 2024. Part A de capitalisation en euro, revenus réinvestis, de valeur liquidative à valeur liquidative et après imputation de tous les frais. Les performances brutes sont les performances du produit (prix à midi) établies par Morningstar, compte tenu des frais courants réels réinvestis dans le prix, y compris les revenus réinvestis. Les performances ne tiennent pas compte des commissions et des frais imputés au moment de la souscription ou du rachat de parts du fonds.
Rédigé par Par Alex Araujo, gérant

The value of investments will fluctuate, which will cause prices to fall as well as rise and you may not get back the original amount you invested. Past performance is not a guide to future performance.

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